Barbot 

Barbot

« Ce mot a chez nous [au Canada] trois acceptions distinctes, au moins.

Il désigne d'abord une espèce de scarabée, d'insecte coléoptère, que nos gens appellent communément gros barbot ou barbot noir. Cette appellation de barbot nous vient évidemment de l'Anjou, de l'Aunis, du Berry ou de la Saintonge; puisque l'on donne le nom de barbot, en Anjou, à un "gros insecte coléoptère", à un "dytique qui vit dans le crottin, les boues, les eaux de mares"; dans l'Aunis, à un "scarabée noir-bleuâtre"; dans le Berry, toute espèce de petits scarabées"; et en Saintonge, à "tout insecte, mais surtout de la famille des scarabées".

Dans l'ancien français, barbot prenait aussi le sens d'insecte en général. "Si c'est au printemps, ou esté, écrivait Fouilloux, les lievres ne se gistent pas au fort a cause des fourmis et autres barbots..."

Il désigne aussi une espèce d'insecte orthoptère, qui ronge les provisions de bouche, et dont le nom est cancrelat ou blatte. Le barbet de cuisine serait donc la blatte de cuisine.

Dans l'Aunis, le Berry, le Nivernais et le Poitou, la blatte porte aussi le nom de barbot. Il ne faut pas confondre le barbot avec la coquerelle, qui est une blatte, mais une blatte germanique.

Enfin, il y a le barbot qu'on laisse tomber sur le papier.

En français, il faut dire : goutte ou tache d'encre, pâté sur l'écriture. »

Source : Louis-Philippe Geoffrion, Zigzags autour de nos parlers : simples notes. Québec, Louis-Philippe Geoffrion, 1924, p. 184-185.

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