Sanglier 

Sanglier

Laies et marcassins d'un côté, mâles de l'autre, la séparation de corps est fréquente chez les sangliers. Aux uns, les soins et la surveillance de la portée, aux autres la belle indépendance. Les retrouvailles ne s'effectuent qu'en vue de perpétuer l'espèce, le machisme au naturel.

Conformément à ces traits de caractère, le nom latin du sanglier est singularis porcus soit le porc solitaire. L'expression préalablement raccourcie est entrée en français au Moyen Age; porcus a été abandonné, singularis est resté seul.

L'érosion naturelle s'est alors attaquée à lui.

Les formes saingler, seugler ou sangler ont été obtenues par perte de voyelles intermédiaires et chute de finales. Puis, vers 1300, le suffixe «ier » plus populaire a été adopté de préférence.

L'ancien provençal a, par contre, conservé I'expressiorr intégrale et parle de porc seuglar, de même certains patois maintiennent la forme porc sanglier.

Suivant son âge, le sanglier s'est vu attribuer plusieurs noms: marcassin quand il est tout jeune, bête rousse à six mois, bête de compagnie à un an, ragot à deux ans, sanglier à son tiers à trois, quartenier à quatre, vieil ermite, porc entier ou solitaire passé quatre ans. Le solitaire retrouvant le sens premier de singularis.

Source : Daniel Brandy, Motamorphoses. L'histoire des mots, Paris, Casterman, 1986, p. 122.

 

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